LE VILLAGE DE L'ALLEMAND

Le village de l'Allemand, la pièce de Boualem Sansal est à l'affiche du Théâtre des Gémeaux Parisiens et pose la question du poids de l'histoire familiale.

Avec l’intensité d’une tragédie moderne, la pièce émeut, bouscule et console. Elle réaffirme avec puissance la nécessité de garder vivante la mémoire.

Cette œuvre bouleversante retrace l’histoire de deux frères, Rachel et Malrich, nés d’un père allemand et d’une mère algérienne, dans un village d’Algérie. Très jeunes, ils sont envoyés en France chez un oncle et une tante en banlieue parisienne. Tandis que l’aîné réussit brillamment ses études, le cadet erre, sans repères, au milieu des jeunes de la cité.

Après la mort de Rachel, Malrich se plonge dans le journal intime de son frère. Il y découvre alors des secrets de famille terribles, liés au passé nazi de leur père, ancien officier SS réfugié en Algérie après la guerre.

Le spectacle mêle habilement enjeux historiques et contemporains, interroge la mémoire, l’héritage, la culpabilité, l’identité et la radicalisation. Il soulève des questions profondes : Que faire de la mémoire de nos parents ? Sommes-nous comptables des actes de nos parents ? 

Les comédiens insufflent au spectacle une énergie scénique remarquable, nous transportant tour à tour en Algérie, en France, en Allemagne, en Turquie ou en Égypte, à travers une série de séquences courtes, chorégraphiées, parfois drôles, souvent poignantes.

Dans une époque traversée par les replis identitaires, les conflits de mémoire et les radicalismes, Le Village de l’Allemand agit comme une véritable œuvre de réparation symbolique.

Raconter, comprendre, transmettre : autant d’actes de résistance face à l’oubli. Car connaître son passé, c’est aussi pouvoir se construire librement.

Avec l’intensité d’une tragédie moderne, la pièce émeut, bouscule et console. Elle réaffirme avec puissance la nécessité de garder vivante la mémoire.

Dans un contexte où Boualem Sansal, auteur de renom et voix majeure du monde francophone, est emprisonné en Algérie, cette œuvre prend une résonance encore plus forte.

Elle offre une opportunité unique d’éclairer le public sur les combats pour la liberté d’expression, la justice et la mémoire.