GELSOMINA

Place Saint AMBROISE, l'église fière dresse sa façade de pierre, en sortant du métro j'empreinte la Rue de la FOLIE Méricourt, au 6 une énorme porte cochère, une cour intérieure à ciel ouvert, un long couloir avec partout des plantes vertes qui s'amusent avec un rayon de soleil. Le Théâtre se trouve dans une ancienne et vieille USINE, voilà une grande baie vitrée, à l'intérieur des fauteuils rouges à l'usure certaine, au mur de la peinture rouge, avec des rideaux rouges encore et puis contre un mur un piano droit. DIMACHE 14 AVRIL 2024, 19 H, extinction des portables, la porte est ouverte sur un autre MONDE, celui de la Théâtralité. DES GRADINS, la présence des spectateurs, un instant de silence et du noir. La Comédienne entre en Scène, coup de projecteur, GROS PLAN. Démarre alors la PERFORMANCE de Madame Nina KARACOOSTA pendant pratiquement 1H 30, dans le rôle de GELSOMINA, cette BRINDILLE pleine d'ESPRIT, parfois fleur aux mille parfums de nos enfances perdues, ces jeux naïfs et incertains, par le VERBE caracolant, par son activité sur scène, par ci, par-là, à gauche, à droite, au centre, sans cesse dans le déplacement, avec de la violence, de la rudesse, de la rêverie, de la poésie, des larmes, de l'HUMOUR et une FORME d'AMOUR aussi. ELLE est GELSOMINA, surtout dans son face Caméra SANS Caméra, avec le PUBLIC comme seul témoin, dans ce combat DANTESQUE, ELLE TRIOMPHE par son Humanité, son regard ne mentant pas, c'est comme les PORTRAITS DE MODIGLIANI, ou il n'y a plus ...

Je ne connaissais pas le film. Trop jeune. Mais j'avais entendu parler de Fellini, bien sûr. Pour tout dire, ce n'est pas un cinéma qui m'attire. Et puis, j'ai accompagné ma petite amie voire ce spectacle. Je m'attendais pas à ça. Évidemment, c'est le genre de théâtre intimiste, à mille lieues du mien. Ici, un décor modeste, sans prétention. Mais alors, qu'est-ce qui m'a plu ? Eh ben, l'interprétation des personnages par la comédienne. Son jeu m'a bluffé. Nous étions avec elle, dans ce cirque humain. Le texte le permet, c'est une chance pour elle, j'imagine. Depuis, j'ai vu le film. Mon père me l'avait offert. C'est très différent de la pièce, mais l'un ne fait pas de l'ombre à l'autre. Comme quoi, faut ouvrir les cadeaux de son père (avant qu'il ne soit trop tard) et écouter (parfois) sa petite amie.

Je recommande vivement cette pièce de théâtre jouée par une seule personne qui incarne tous les personnages: une adaptation du film "La Strada" de Fellini. La comédienne est d'une incroyable justesse et virtuosité. On comprend tout de suite qui parle avec le ton, le corps, les attitudes, la sensibilité... Elle les rend vivant et profondément humain. Ça m'a beaucoup touchée.

La pièce, adaptation intelligente et poétique de « la Strada » de Fellini, est très bien écrite et l'atmosphère du film est bien rendue avec une grande économie de moyen. Par son interprétation sensible et incarnée, Nina Karacosta donne vie à Gelsomina, la simple , nous donne à voir les autres protagonistes et nous revivons pleinement cette touchante et tragique histoire, telle que Gelsomina l'a ressentie et vécue. Un beau moment de théâtre.

Nina Karacosta takes us on a beautiful journey in this one-person adaptation La Strada. She inhibits the very soul of Gelsomina, and we are with her in her thoughts and feelings, on a moment by moment basis. And there are many wonderful moments of struggle, and sharing, and triumphs. Gelsomina still has a big an open heart. After all she’s been through. And it is the cause of her suffering and her redemption. This is a wonderful evening in the theater. Nina Karacosta is a wonderful actor and performer… Who uses all of her humanity in depicting Gelsomina’s journey… And in inhabiting her very essence.