LAURENT LAFITTE

Attention, il y a des sketchs salés. Voire salingues. Dont une séance de fist-fuking qui serait dégueulatoire si Laurent Lafitte ne réussissait à s'adonner sans vulgarité à l'humour de mauvais goût. Et puis, il y a des sketchs moins trash. Le spectacle plaît beaucoup aux admirateurs de Reiser. <b>Jacques Nerson</b>

Les comiques sont comme les fourmis : ils pullulent. Pour l'observateur attentif, rien ne les distingue les uns des autres. Ils parlent tous des différences entre les hommes et les femmes, de leurs séparations qu'ils tournent en dérision, et des choses du sexe. Parfois, ils risquent un mot de politique - Nicolas Sarkozy est leur cible privilégiée - ou raillent nos habitudes, comme le foisonnement des portables, iPod et autres iPad. Plus il y a d'appareils pour communiquer, moins on communique… Trop rares sont ceux qui sortent de la fourmilière, des sentiers battus et rebattus de l'humour, pour passer du stade larvaire à celui de comique reconnu, voire de star. Les doigts d'une main suffisent pour les compter. Un par an émerge. Un Gaspard Proust (au Théâtre du Rond-Point à la rentrée), un Laurent Lafitte (à voir aux Mathurins), un Alex Lutz (qui prolonge au Splendid). Eux seuls peuvent aujourd'hui se prévaloir de jouer dans une cour proche de celles des grands : Thierry Le Luron, Raymond Devos, Guy Bedos, sans oublier Pierre Desproges. <b>Nathalie Simon</b>