Présentation
Avec les tragédies d’Eschyle nous avons inauguré une nouvelle forme théâtrale, changeant profondément l’architecture économique et le rapport aux spectateurs. Le théâtre d’intervention n’est pas nouveau, mais il répond à de nouvelles exigences de la société et sa forme s’est donc réinventée à partir des pièces les plus anciennes du répertoire : les tragédies d’Eschyle. Plusieurs leçons ont été tirées de l’aventure qui est loin d’être close.
D’abord, la tragédie n’est pas un drame pessimiste, mais une proclamation de ce qui nous relie et nous questionne, avec un horizon transcendantal qui croise la nécessité politique. La tragédie finit bien.
Deuxièmement, la tragédie traduite en français m’a permis d’inventer un style différent de mes opus baroques, un style resserré, lapidaire, essentiel, poétique par la concision. Le texte de ces pièces n’excède pas une heure. C’est à partir de cela que je me suis pris à rêver des tragédies modernes (eschyléennes donc et pas sophocléennes) dans un style qui n’est pas le mien. Le récit lui-même doit être une sorte de diamant noir, peu sujet aux rebondissements, mais posant de manière dialectique un problème politique. Dans les pièces d’Eschyle que nous avons montées, Les Suppliantes parlent de la situation des femmes et des migrants, Les Sept contre Thèbes du rapport entre la guerre et les médias et Les Perses, du devoir de mémoire. Peut-on faire plus actuel ? Mais aussi plus inactuel car il s’agit de comprendre chaque fois les enjeux philosophiques et non pas de plaquer un problème social.
Détour par Eschyle pour faire comprendre le projet Pur présent, pièces pour un temps sévère. Trois tragédies (qui ne finissent pas forcément mal), un style poétique de la transparence et des récits qui empruntent aux questions du quotidien. Le tout joué comme une trilogie avec des moyens extrêmement restreints, un plateau, trois acteurs et un pianiste, presque rien d’autre.
Olivier Py,
Musiques interprétées sur scène :
Après une lecture de Dante (Fantasia quasi sonata) Franz Liszt
Oiseaux tristes Maurice Ravel
Sonate pour piano n°6, Opus 82 Sergueï Prokofiev
Musica ricercata n°7 György Ligeti
La Vallées des Cloches Maurice Ravel
La Lugubre Gondole n°1 Franz Liszt
Tristan et Isolde, Ouverture du 3e acte Richard Wagner
Étude-Tableau Opus 39 n°1 Sergueï Rachmaninov
Étude n°13 - L'Escalier du Diable György Ligeti
Sonate pour piano n°26, Opus 81a Les Adieux Ludwig van Beethoven
Sonate pour piano n°7, Opus 83 Sergueï Prokofiev
Le poète parle Robert Schumann
Sonate pour violoncelle et piano n°1 Alfred Schnittke
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