Ticketac en parle
Après toute une saison passée au Théâtre La Bruyère, Les 39 Marches - petit bijou ciselé par le brillant et déjanté Eric Métayer - se sont installées au théâtre des Béliers Parisiens. Nouvelle salle, nouvelle troupe, mais l'énergie et la fantaisie qui leur ont valu un Molière pour meilleure pièce comique en 2010, sont bel et bien là. L'équipe de Ticketac.com a dégusté un moment unique suivi d'une rencontre avec Charles Templon, l'un des quatre comédiens survoltés qui donnent vie chaque soir sur scène à l'un des chefs-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock.
Quand le théâtre refait le film
Oubliez tout ce que vous savez sur le théâtre, ses règles, ses principes. Ouvrez grand vos mirettes et laissez poindre votre âme d'enfant, c'est encore la meilleure façon d'apprécier pleinement cette performance d'exception : soir après soir, Les 39 Marches, ce classique hitchcockien, renaît sur la scène des Béliers Parisiens. Le pitch : alors que Richard Hannay assiste à un musical dans un théâtre de Londres, un coup de feu interrompt le spectacle ; dans la précipitation il fait la connaissance d'une jeune femme au fort accent allemand qui se prétend poursuivie. Il la cache chez lui mais la demoiselle en détresse ne tarde pas à se faire assassiner. Elle ne lui laisse que deux indices : le nom d'un lieu en Ecosse et les fameuses "39 Marches". Mu par la peur d'être accusé du meurtre, il se lance dans une vaste enquête policière. Sans décor et avec seulement quatre comédiens, à l'aide de quelques accessoires et surtout de beaucoup d'astuces, le public est invité à revivre un film mythique par la seule force de l'imagination. La version est délicieusement burlesque : des ombres chinoises pour figurer une course poursuite parmi les lochs écossais, une voiture faite de quatre chaises et un pupitre, un lit caché dans une armoire... Et quand l'accessoire fait défaut, le mime prend le relais. Tel un vaste jeu de gamins surexités capables de franchir monts et rivières par la seule force de la pensée, Les 39 Marches vous entraînent (sans vous demander votre avis) dans une folle équipée dont vous ressortirez à bout de souffle.
Les 39 marches vues par Charles Templon
Charles Templon, qui êtes-vous ?
J’ai 26 ans, je suis comédien, j’ai commencé très jeune. J’avais 14 ans quand j’ai tourné dans mon premier film. J’avais un second rôle dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, de François Dupeyron, avec Omar Sharif et Isabelle Adjani (déguisée en Bardot). Je crois que ça m’a marqué pour la vie. J’ai suivi des cours avec Jean-Laurent Cochet puis j’ai intégré sa compagnie, on a fait quelques pièces ensemble, des tournées… J’ai fait le cours Florent et lors de ma dernière année, un agent m’a pris sous son aile. J’ai suivi le parcours de tous les jeunes qui commencent dans le métier, j’ai passé tous les castings imaginables. J’ai joué longtemps au Point Virgule dans Roméo et Juliette, version interdite, qui a repris il y a quelques temps. J’ai aussi joué au Cent Quatre lors du Festival d’Automne 2010 dans un truc dingue mis en scène par Marcial Di Fonzo Bo et qui s’appelait Push-up. Dans des fictions, sur TF1 avec Que du Bonheur, sur France 2 dans Foudre…
Quel est votre rôle dans Les 39 Marches ?
Je ne joue pas un seul rôle, mais plus de trente personnages sur une centaine réunis par cette enquête policière, qui est un peu une excuse d’ailleurs car personne ne la comprend réellement… Même si Eric Métayer s’est amusé en prenant quelques libertés, tous existent dans le film de Hitchcock.
Qu’est-ce qui vous plaît dans cette pièce ?
J’adore qu’avec trois chiffons et deux bouts de ficelle on fasse voyager les gens. C’est la force du théâtre : faire travailler l’imaginaire du public. Et puis on s’amuse vraiment beaucoup sur scène, tout en sachant que les spectateurs sont là. Je suis comme un gosse chaque soir. C’est une pièce rare. On joue avec beaucoup d’accessoires et il ne faut pas se tromper parce que ça pourrait devenir très dangereux pour les partenaires. Lors des premières, j’avais plus peur de me planter avec les accessoires que sur le texte. Le cinéma fonctionne avec de plus en plus d’effets spéciaux. Il n’y a qu’au théâtre qu’on fait voyager ainsi un public avec trois fois rien.
Depuis leur création, Les 39 Marches sont un succès saison après saison. A votre avis, quel est le secret de cette réussite ?
Pour commencer, on a la chance que le bouche à oreille des années précédentes fonctionne encore. Ensuite, je pense que l’énergie, le rythme qui portent le spectacle, et son côté performance aussi, plaisent. A la sortie, les gens nous disent qu’ils sont épuisés pour nous. Ils ont l’impression qu’on joue avec eux, que chaque soir est unique. On arrive à garder une certaine sincérité malgré le nombre de représentations qu’on a derrière nous.
Quels seraient vos arguments pour persuader les gens de venir voir cette pièce ?
Venez rire avec nous pendant une heure et demie. Venez voyager et rêver avec nous : au théâtre, en Ecosse, à la montagne… On en prend plein les yeux et franchement, on en a pour son argent. Je déteste cette phrase mais je pense que c’est vrai. Et puis le théâtre des Béliers Parisiens est une nouvelle et belle salle à découvrir.
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