ALA.NI
Il n’y manque que les grésillements d’un vieux poste radio ou les craquements d’une galette de bakélite. A l’écoute de «
You & I » (Sony) album paru au printemps, la nostalgie vient illuminer un quotidien morose et violent,
Ala.Ni apparaissant comme une perle brillante et rare, une marchande de sable venue nous envoûter en semant ses confettis d’or. Autant de berceuses hors du temps, d’ambiances nocturnes et cotonneuses qui inscrivent dans la modernité des mélodies d’hier au charme intemporel. Auteure, compositrice et interprète, mais aussi vidéaste et designer de mode, cette londonienne originaire des Grenadines est une artiste complète aussi éduquée qu’exigeante, trouvant dans le travail le prix de son plaisir et de sa liberté d’expression. Si elle a débuté par la danse de ballet dès ses premiers pas – d’où elle tire sa gracile fluidité corporelle- c’est sa voix qu’elle a choisi de travailler à l’âge de onze ans auprès de grands chanteurs de l’opéra italien. Comme pour prolonger l’histoire de son grand-oncle
Hutch, crooner sulfureux qui fut une star du
music-hall des années 30. Un univers qui attire particulièrement cette amoureuse du blue-jazz et des ambiances rétro dont la voix exceptionnelle couvre cinq octaves. Soprano nuancée,
Ala.Ni fut d’abord choriste de stars telles qu’
Andrea Bocelli,
Mary J.Blige,
Nitin Shawney et surtout
Damon Albarn (
Blur) qui l’a convaincu d’affirmer enfin son plein statut de diva jazzy, et il y a de quoi !
Par son folk-gospel et ses
love songs aux sentiments pacifiques, de «
Cherry Blossom » en ouverture au «
Circle » final qui boucle le répertoire en nous laissant en pâmoison, après être passé par «
Suddently », «
One Heart » ou «
I’ll remember » -autant de titres déroulés comme un film couleurs sépia narrant l’idylle d’une servante noire et le fils d’un maître blanc dans la Louisiane d’autrefois-
Ala.Ni nous transporte avec délicatesse et suavité dans l’intimité de ces histoires d’amour déchirantes. Quelque part entre la
Julie Garland des grandes heures de Broadway et la
Billie Holiday d’un mythique
Cotton Club, avec l’élégance hiératique et languide d’une
Sade en dreadlocks et le lyrisme opératique d’une
Wilhelmenia Fernandez («
Darkness at Noon »)
Ala.Ni impose avec succès son élégance naturelle, dans le dénuement et la maîtrise des silences propices à distiller une émotion quasi religieuse. Une transcendance qui porte à la lévitation spirituelle et pour laquelle l’église de Villars sera l’écrin idéal.
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Tarif réduit chômeur, étudiant, -18ans : justificatifs demandés à l’entrée du concert
Gratuité : -12ans