Ticketac en parle
Février 1990, le monde du théâtre est secoué par un séisme nommé Les Palmes de M. Schutz : 11 nominations aux Molières et la reconnaissance unanime d'une profession. Septembre 2013, le Théâtre Michel reprend le chef-d'oeuvre mis en scène 24 ans auparavant chez son voisin, au Théâtre des Mathurins. Nous y sommes allés, nous avons adoré.
1895, une hirondelle polonaise en plein hiver
A Paris, dans un des laboratoires de l'Ecole de physique et de chimie, deux chercheurs sont au travail...ou du moins essaient de travailler. Pierre Curie et Gustave Bémont, plus communément appellé "Bichro", sont condamnés à grelotter de froid en ce matin d'hiver : M. Schutz leur a confisqué le charbon en guise de punition pour le manque de résultats dans leurs recherches. Directeur de l'école, Rodolphe Schutz a une obsession : décrocher les palmes académiques ! Impossible d'atteindre son rêve de gloire sans une découverte scientifique révolutionnaire. Pour accroître les chances, il leur impose une étudiante polonaise du nom de Maria Sklodowska. L'arrivée de la jeune femme va bousculer le quotidien des deux compères et mettre au jour l'une des plus grandes découvertes de cette fin de XIXème siècle : la radioactivité.
Une comédie "tendre et scientifique"
Un décor léché, une mise en scène fluide et précise, un texte ciselé à la fois riche et efficace composent cette splendide comédie capable de susciter les plus belles émotions. Le sujet aurait pu présager une démarche pédagogique maladroite et ennuyeuse : "découvrons la radioactivité avec Pierre et Marie Curie"... Le fragile a priori est proprement atomisé par une écriture maîtrisée et brillante qui exploite toutes les facettes de cette tranche de vie du couple de scientifiques français. Unis par la passion de leurs recherches, Pierre et Marie n'en oublient pas de s'aimer et de construire une vie où ils sont mari et femme, mais aussi amants et parents. Dans ce siècle de progrès où la science est tout, ils se démènent pour accorder les exigences d'une société intéréssée avec leur vocation, d'une désarmante sincérité. Humour, angoisses, doutes, désespoir, joies et victoires se dessinent scènes après scènes, saisons après saisons, dans ce laboratoire abritant petites expériences et grandes découvertes, instants de vie anodins et émotions bouleversantes qui ont fait l'existence de ces figures mythiques.
Une distribution sans accrocs
Les comédiens sont tout simplement excellents. Daniel Hanssens donne vie à un M. Schutz tyrannique, capricieux, colérique mais diablement attachant car "pas si méchant dans le fond". Valérie Vogt campe une bonne joviale, peu instruite mais au sens commun infaillible qui donnera à Marie l'inspiration de la composition du radium à la suite d'un cours d'anthologie prodigué à la domestique. L'espiègle et positif recteur est interprêté par un Michel Cremades pétillant. Guillaume Bouchède réussit haut la main la composition du bon copain de labo, blagueur, amoureux des plaisirs de la vie et un peu magouilleur. Quant au couple phare, difficile de ne pas apprécier les performances de Benjamin Egner - qui donne à voir un Pierre Curie impeccable de précision, de rigueur et d'humanité - et de Constance Carrelet - une Marie Curie passionnée et passionnante, entière et révolutionnaire dans son implacable volonté de concilier son amour de la science et son destin de femme.
Déjà 24 ans d'existence et Les Palmes de M. Schutz n'ont pas pris une ride. Seulement 24 ans d'existence et Les Palmes de M. Schutz s'élèvent au rang de classique. Parions que la pièce de Jean-Noël Fenwick restera pour longtemps votre référence théâtrale...dès que vous l'aurez vue, cela s'entend !
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