LES ABSORBEURS DE DOULEUR (Bagnolet)

« Les absorbeurs de douleur » sont des personnages atypiques et associaux lâchés au sein d'une administration kafkaïenne.
Anciens médecins, artistes, sportifs, chercheurs, infirmiers, journalistes… Des candidats de toutes origines, élus comme représentants et porteurs de projets occidentaux pour une Afrique nouvelle.
Dans le labyrinthe d'une étrange mission humanitaire, ce voyage par l'absurde oppose le racisme ordinaire à nos visions contemporaines de la charité.

Propos / Gilles Sampieri :
Avant d'écrire, j'ai proposé aux participants une quinzaine de séances improvisées sur la thématique des activités cachées du sommeil et des lanceurs d'alertes. Cauchemars, rêves chroniques ou narcolepsies collectives… Nous avons exploré sur le plateau ces activités ordinaires et mystérieuses, en y cherchant une langue et des actions qui leur correspondent. Jusqu'à opposer ces aliénations intimes à un projet social et collectif très concret : « La mission d'aider ».
L'écriture des scènes est donc issue de ces comportements d'urgence, de ces fantasmagories de nos rêves collectifs, quand nos actes de charité plongent dans ces espaces pulsionnels, fantastiques et violents.
La situation se joue de la construction des conflits ethniques au sein d'une petite association française. Engagés pour une mission humanitaire, des femmes et des hommes cherchent à échapper au progrès et à la désocialisation par leur engagement dans une mission d'entraide dirigée vers de plus pauvres qu'eux.
Les élucubrations de ces marginaux et cas sociaux font échos à nos peurs héritées d'un passé colonial, à nos missions de cœur déformées par le mensonge et le manque de moyens. Les personnages vont projeter leurs difficultés sur une terre imaginaire et initier son sauvetage selon les lois de leurs propres sommeils d'occidentaux.
Dix intervenants errants et passionnés de solutions sur la scène humanitaire, poursuivant et reproduisant, en Afrique, les logiques d'intégrations ou de rejets qui ont présidé la violence de leur vie.